Quel poêle à bois ou à granulés dans une maison passive RT 2012 ou RT 2020

Dans une maison dites passive, c’est-à-dire dont les performances d’isolation sont optimales, l’essentiel du chauffage se fait par les apports solaires grâce au rayonnement direct avec les surfaces vitrées et indirect avec le stockage dans la masse de la maison (murs de refend, dalle…). Néanmoins, lors de journée particulièrement froide ou en l’absence de soleil en hiver, l’apport du poêle est nécessaire. Il ne s’agit pas de chauffer en continu la maison, mais d’apporter les calories suffisantes pour « nourrir » la masse de la maison en chaleur. Pour une maison bioclimatique aux standards de la RT 2012 il s’agira d’une flambée le matin et une le soir, afin de lisser la courbe de déperdition thermique liée à la nuit.

Pour une utilisation intermittente dans la journée, le granulé à l’avantage de la simplicité : il est possible de programmer le poêle, afin d’avoir le matin une température agréable au saut du lit ! Les puissances de chauffe étant en générale assez faibles dans les maisons passives (de 5 à 10kw/h) le poêle à granulés est conseillé, car il est conçu pour une utilisation sur ces plages de puissance. Pour les accros au bois, il est pertinent de s’orienter vers un poêle de masse. Ainsi, lors d’une flambée, la masse du poêle va accumuler la chaleur, pour la diffuser lentement une fois le feu éteint. La chaleur se fait ainsi par convection et rayonnement. Attention, dans les deux cas, il faut un apport d’air frais par une conduite dédiée, pour ne pas passer la maison en dépression. L’étanchéité à l’air de la maison étant particulièrement soignée, l’oxygène de la maison ne doit pas être consommé par le feu, sous peine d’avoir une pression négative de la maison, ce qui entraîne un dysfonctionnement en cascade et une atmosphère désagréable (VMC double flux, fonctionnement bloqué du part-vapeur, air non renouvelé etc.).

Toute source de chaleur transmet son énergie selon deux vecteurs. Le plus connu est le rayonnement, c’est celui que vous ressentez quand vous vous réchauffez autour d’un feu de camp, ou que vous utilisez pour griller vos brochettes sur un barbecue ! C’est l’énergie directement libérée par la combustion. L’avantage du rayonnement c’est que l’énergie libérée est importante, donc la chaleur dégagée l’est tout autant. Le principal désavantage, c’est qu’une fois le feu éteint, la température tombe d’un coup. C’est pour cela que la convection est de plus en plus recherchée : il s’agit de stocker dans une masse dans le poêle ou à proximité de celui-ci la chaleur, pour qu’elle soit diffusée de manière progressive une fois le feu éteint. Ce sont par exemple les galets chauffés par le soleil lorsque vous lézardez l’été en bord de Drôme… Les matériaux utilisés pour la masse doivent être calorifuges et particulièrement denses : stéatite, fonte ou brique réfractaire dans les poêles, murs de refend en béton ou terre crue à l’arrière du poêle, dalle béton sous celui-ci etc.